Accomplir quelque chose avec succès
Mener à bien quelque chose
Venir à bout de quelque chose
Réussir, RÉUSSIR ou réuSSIR
En apparence simple, ce terme semble être pour beaucoup, le truc à atteindre. Il faut RÉUSSIR ! En ce moment, je traverse une petite crise introspective et j’avoue qu’il hante le contenu des soirées où je me rends et qu’il résonne comme un fantôme aux creux de mes oreilles, comme si pour moi, il avait de l’importance. Je dois avouer qu’il en a, bien plus que je ne lui en accordais avant de comprendre ma fascination pour le pouvoir qu’il exerce sur moi. Lorsque j’ai quitté ma vie, pour glisser dans une autre, Réussir, c’était : essayer d’accomplir mes rêves. À mes yeux, je n’ai jamais eu la prétention de vouloir réussir avec « succès« , mais plutôt, réussir à mener à bien mon rêve pour qu’il s’inscrive dans la pérennité de ma vie. Voilà presqu’un an, que j’occupe mon temps à faire ce que j’aime, écrire. J’aiguise ma plume, ici sur OAKMOON en permettant à ma créativité de divaguer et de m’offrir un peu de légèreté au fil des articles que j’élabore. Ici, j’ai déposé un petit bout de mon rêve pour qu’il s’enracine durablement. Je sais que les mots ont cette faculté de donner un corps aux idées qu’elles portent, alors, pour donner une dimension à mon rêve, je l’écris page après page. Mon « réussir à moi » est un goutte-à-goutte qui dessine l’horizon de ma vie et puisque qu’il me permet d’avancer avec espoir, c’est lui que je choisis de poursuivre.
Douter avec brio
Bien qu’en moi, mes certitudes clarifient mon cheminement, il y a de nombreux reliefs inconfortables que je dois gravir constamment. Ceux que j’érige contre moi-même et ceux qui s’érigent entre les autres et moi. Lorsque j’expose ma vie non-professionnelle à celles des autres qui en ont une, alors, qu’il conviendrait que je défende ma démarche, car elle colle à mes attentes, je me sabote, je m’efface, j’adopte l’attitude d’un nuage qui se gonfle d’humidité et qui se perse au moindre vent. Je lis dans bien des regards que rien n’est légitime dans mon travail, car l’argent ne le ponctue pas suffisamment de son consentement. Alors, je me bats contre moi-même, pour accéder à un peu de cette normalité qui m’offrirait le droit de jouir du passeport officiel des travailleurs. J’éclipse mon temps dans des candidatures qui n’aboutissent jamais, parce qu’au fond, je pense que tout mon être repousse l’idée même de passer mes jours à ne pas exploiter la fibre complète du potentiel qui gît en moi et qui m’épanouis de découvrir. Je veux être libre d’exploiter tout ce que je suis capable de faire dans cette vie, sans attendre.
Émailler la réalité
Alors, pour pallier à la présentation officielle de ma non-activité, j’ai élaboré plusieurs histoires, qui ne sont ni fausses ni véritablement vraies. Le problème, c’est que je ne suis jamais assez au clair avec ma version courte et qu’elle sonne toujours faux dans ma bouche, elle s’effrite comme un plâtre autour de mon mensonge. Je sais que calquer mon » Réussir » sur celui des autres, ne fait qu’accroitre les stigmates de mon inconfort, parce qu’à l’issue de ces échanges, aisément ponctuées de bonnes intentions, je suis vidée et j’entends l’écho de mes mots dans la soirée qui me rappellent à quel point je manque de confiance en moi.
Fondre dans un autre moule
Il me faut des jours entiers pour remonter ces pentes sociales descendues en à peine 1 minute. Je cogite comme une machine, et puisque j’agis sur mes attentes en insufflant des bulles d’incertitudes, lorsque je souhaite m’abreuver d’un peu de mes ambitions, elles s’évaporent dans de la mousse sans que j’aie pu goûter à un peu de leurs légèretés. Je croyais que la chair qui me constituait permettrait d’établir une barrière solide entre le monde qui m’entoure et celui qui évolue en moi. Je constate qu’il n’en ait rien et que d’ailleurs, je n’ai nulle besoin des autres pour provoquer des cataclysmes d’anxiétés dans mes moments de solitude et de recueillement avec moi-même.
Résilier encore pour toujours
Bien que je doive admettre que j’ai développé une sorte de petit complexe autour de mes « Pro-passions » et qu’il y a des moments où je me sens comme un courant d’air parmi les autres, j’agis chaque jour, pour que le regard que je porte à mon égard, soit emprunt du même respect que celui que j’adresse aux autres. Pour avancer, quoi qu’il en soit, j’essaie d’être le plus fidèle à ma peau. Je caresse les nouveaux moments avec la pulpe de mes doigts pour qu’ils coulent le long de mes empreintes. Je laisse fondre les instants de petits bonheurs dans ce qu’il y a de plus précieux en moi. Je parcours mes idéaux en tapotant des mots dessus. Je sais qu’au sein de chaque instant où perle les leçons de la vie, je me nourris de toutes les situations pour grandir et que mon exploration personnelle est en tremplin pour mon imaginaire et un écrin pour « m’apprendre ».
Merci au propriétaire inconnu du bateau échoué sur le sable à St Maxime qui m’aura permis de regarder au loin, d’un peu plus haut.
Photos : Sébastien Roevens & Alicia Ribis
Gifs. Textes. Graphismes : Alicia Ribis
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